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Vienne

Noblesse et élites analogues lancé à Vienne

L’édition allemande du livre de Plinio Corrêa de Oliveira: « Noblesse et élites traditionnelles analogues dans les allocutions de Pie XII au Patriciat et à la Noblesse romaine » lancée dans la capitale autrichienne

Carlos Eduardo Schaffer

Correspondant en Autriche

Vienne — Sous la dynastie des Habsbourg, pendant près de sept siècles – de 1278 jusqu’à la fin de l’Empire austro-hongrois en 1918 – Vienne fut le point de rencontre de diverses cultures. Et maintenant, après la chute du « Rideau de Fer », elle est en train de le redevenir. On pourrait dire que, sous le règne de l’empereur Charles V, le soleil ne s’est jamais couché, puisqu’il couvrait non seulement de vastes régions de l’Europe mais aussi un peu partout dans les Amériques, l’Asie, l’Océanie et l’Afrique.

Le Palais Cobourg, l’un des plus beaux bâtiments de l’ancienne capitale du Saint Empire romain germanique, qui appartenait jadis à la famille de Saxe-Cobourg-Gotha, a été le lieu du lancement de la première édition allemande du livre de Plinio Corrêa de Oliveira: Der Adel und die vergleichbaren traditionellen Eliten in den Ansprachen von Papst Pius XII an das Patriziat und an den Adel von Rom, publié par l’ « Österreichische Gesellschaft zum Schutz von Tradition, Familie und Privateigentum » (la TFP autrichienne).

L’ouvrage, dont la première édition française a été publiée en 1993 par la Société française pour la défense de la tradition, famille et propriété, avait déjà des éditions en portugais, anglais, italien et espagnol pour un total de plus de 50.000 exemplaires. Dans ce livre, le professeur Plinio Corrêa de Oliveira commente les 14 allocutions de Noël proférées par le pape Pie XII entre 1940 et 1958 au Patriciat et à la noblesse de Rome.

En répondant à des objections souvent présentées contre la noblesse et les élites analogues, l’auteur réfute les mythes égalitaires répandus par la Révolution Française et souligne l’enseignement pontifical selon lequel seules des véritables élites peuvent apporter des solutions réelles aux graves problèmes de nature religieuse et morale que confronte le monde aujourd’hui face à un procès destructif des fondements de la civilisation chrétienne et attentatoire à l’Eglise catholique elle-même. La noblesse, une élite par excellence qui a marqué l’histoire du christianisme a travers les siècles, a un rôle important et indispensable à jouer de nos jours.

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A Vienne, ce lancement a été considéré comme l’un des plus prestigieux de l’histoire éditoriale récente. La présence de plus de 150 personnes dont la plupart appartient au clergé, à la noblesse et à l’intelligentsia allemande et autrichienne de la capitale marqua l’événement. Nous soulignons en particulier la présence du représentant de la nonciature apostolique, Mgr Christoph Kuhn, porteur des vœux du nonce apostolique, Mgr Edmond Fahrat, archevêque titulaire de Byblos ; l’archiduc Michael Salvator, arrière petit-fils de l’empereur Franz Joseph ; l’archiduc Michael et son épouse, l’archiduchesse Christiana ; le prince Viktor von Thurn und Taxis ; le prince Alexandre de Saxe ; le prince Franz von Windisch-Graetz ; les comtes Peter von Stolberg-Stolberg et Johann-Ferdinand von Kuefstein, et encore d’autres personnalités de la noblesse et de l’élite sociale autrichienne.

La session a été présidée par le prince Dom Luiz d’Orléans-Bragance, chef de la Maison impériale du Brésil. Le comte Peter von Stolberg-Stolberg (au centre, assis) salua l’audience et présenta les orateurs.

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Dom Luis débute son exposé en décrivant l’influence décisive qu’a exercée le Pr Plinio, grand ami de sa famille, sur sa formation intellectuelle et morale. Ensuite il décrit le plan révolutionnaire d’abolir toutes les inégalités sociales justes, proportionnées et harmoniques instituées par Dieu lui-même. L’exposé du prince attire l’attention sur les mouvements historiquement opposés à cette révolution en Autriche et dans d’autres pays, et sur la formation des véritables élites, indispensables au bon développement de toute société humaine.

Le Duc Paul d’Oldenburg (à gauche dans la photo), membre éminent de la TFP allemande, montre la nécessité des élites dans le processus de restauration de la Chrétienté, car une société sans leaders c’est comme un corps sans tête.

Un aspect surprenant et illustratif de cette conférence c’était une courbe statistique Google comparant l’intérêt actuel des internautes pour les deux derniers Premier ministres autrichiens, Wolfgang Schüssel et Alfred Gusenbauer ; et d’autre part, pour la maison des Habsbourg. L’intérêt pour les Habsbourg égale et parfois dépasse celui pour les deux politiciens. En outre, cet intérêt est constant au fil des années.

Le troisième intervenant, le Pr Roberto de Mattei (à droite sur la photo) de l’Université de Monte Cassino (Italie), a parlé de l’évolution actuelle du processus révolutionnaire et de son effet sur ​​la société temporelle, caractérisé par la « déconstruction » de la nature humaine elle-même. La révolution gnostique et égalitaire – décrite par le Pr Plinio dans son chef-d’œuvre, Révolution et Contre-révolution – ayant porté atteinte à la hiérarchie sociale, cherche maintenant à détruire la nature humaine elle-même.

Une société qui adopte des lois pour la protection et l’encouragement de l’homosexualité, l’avortement, l’euthanasie, le changement de sexe et qui cherche à atteindre la fusion de l’homme avec des animaux ou avec la machine au moyen de puces électroniques, « déconstruit » la nature humaine telle que Dieu l’a créée. Ce processus ne peut que conduire l’humanité vers des catastrophes imprévisibles.

Après la conférence, un cocktail a été proposé. Dans une atmosphère de grande cordialité, les participants ont pu saluer personnellement le prince Dom Luiz et la noblesse présente, et échanger des idées sur les sujets exposés.

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La nuit, après l’événement au Palais Cobourg, un dîner de gala célébrant le centenaire de la naissance Plinio Corrêa de Oliveira a eu lieu dans l’Hôtel Palais Radisson, ancien palais de la famille Henckel-Donnersmarck, avec la participation de 112 invités, allemands, autrichiens, brésiliens, espagnols, français, italiens, polonais et portugais.

Dans une atmosphère conviviale, les invités – intéressés à en apprendre davantage sur la pensée et le travail du Pr Plinio – ont abordé une question considérée « tabou » dans de nombreux milieux : la possibilité d’un retour des véritables élites, et surtout de la noblesse, à la scène publique.

A table, les conversations étaient animées. Plusieurs invités ne prirent congé qu’à 2 heures du matin même si l’événement s’est officiellement clos à minuit. Un comte français, mariée à une viennoise, observa : « La TFP autrichienne fait à Vienne une révolution dans le meilleur sens du mot. Jamais dans cette ville un dîner ici commença si tôt et termina si tard ! »

E-mail de l’auteur: cschaffer@catolicismo.com.br

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